· 

Le soja est-il bon pour la santé ?

À l’heure où la réduction de la consommation de viande est un enjeu de santé et environnemental, celle de soja est en plein essor.

Cette légumineuse (même famille que les lentilles, fèves ou pois) est consommée sous diverses formes : fèves, germes, huile, tofu, yaourt, lait, farine, fermenté.

Quels sont ses bienfaits et il y a t-il des risques à en consommer trop ?

Voici quelques éléments de réponse.

Une excellente source de protéines végétales

Le soja est très riche en protéines végétales de bonne qualité et il est devenu pour cette raison un aliment privilégié pour les végétariens et les végétaliens. Les protéines du soja contiennent tous les acides aminés essentiels dans une proportion correcte et elles bénéficient d’une bonne digestibilité.
Il faut cependant savoir que le soja ne possède pas la même teneur en protéines selon sa forme. Voici la valeur en protéines pour 100g de produit :

Farine de soja 30g
Pousses de soja 24g
Tofu 15g
Fèves de soja cuites 12g
Yaourt au soja

5g

 

Les isoflavones, sujet de débats

Le soja contient des isoflavones, une substance de la famille des phyto-oestrogènes, qui se comporte comme les hormones féminines (oestrogènes). Ces phyto-oestrogènes peuvent alors interférer avec le fonctionnement de nos hormones et entrer en concurrence avec elles en se fixant à certains de leurs récepteurs. C’est pourquoi ils nourrissent de nombreux débats sur les enjeux de santé liés à la consommation de soja.

Globalement, il semblerait que le soja présente des aspects bénéfiques contre les cancers hormono-dépendants, et notamment concernant le cancer du sein. En revanche, chez les femmes déjà atteintes de cancer du sein, certaines études avancent que les phyto-oestrogènes pourraient contribuer à la prolifération des cellules cancéreuses.

Les isoflavones permettraient également de réduire le risque de maladies cardio-vasculaires. Enfin, elles auraient un effet bénéfique sur l’ostéoporose (là encore, les effets biologiques sont documentés mais il n’existe pas de consensus sur les effets cliniques).

Par ailleurs, la qualité de la flore intestinale joue un rôle important sur l’effet des phyto-oestrogènes. Lorsqu’elle est en bonne santé, notre flore intestinale transforme les phyto-oestrogènes en equol, une molécule encore plus active qui permettrait d’augmenter les effets bénéfiques.

 

Un impact important sur l’environnement

Aujourd’hui, 85% du soja cultivé dans le monde sert à l’alimentation du bétail. Les deux tiers de la production mondiale sont des organismes génétiquement modifiées (OGM), qui perturbent l’équilibre écologique global. Par ailleurs, les cultures de soja ont massivement recours à l’usage d’engrais et de pesticides, notamment le glyphosate, dont la toxicité est largement décriée. En effet, le glyphosate contamine sols et rivières et provoque des problèmes sanitaires pour les populations locales. La culture de soja est également responsable d’une grande part de la déforestation de la forêt amazonienne au Brésil.

 

Finalement, que faire ?

Aujourd’hui, la consommation de soja en quantité modérée ne pose pas de problème et plusieurs études montrent les bénéfices de cet aliment pour la santé. Même si les éléments à charge ne sont pas encore suffisamment clairs, il est toutefois conseillé de limiter la consommation de soja à 3 produits par semaine, et à 1 produit par jour. Il notamment recommandé de limiter leur consommation pour les jeunes enfants et en particulier les garçons, et chez les femmes enceintes et allaitantes.

Il est par ailleurs conseillé de privilégier les formes fermentées (miso, tempeh). En effet, le processus de fermentation permet de diminuer la présence de composés végétaux qui réduisent l’absorption des nutriments dans le système digestif.

Enfin, compte tenu de ses lourdes conséquences sur l’environnement, il est important de privilégier le soja bio et produit en France (même s’il est plus difficile à trouver). La production de soja étant par ailleurs massivement destinée à l’alimentation du bétail, réduire sa consommation de viande est aussi un très bon moyen de protéger la planète des méfaits de la culture du soja.

 

Source

Écrire commentaire

Commentaires: 0