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Petit guide pour manger moins pollué

 

Nous absorbons avec appétit en une année à peu près 5 à 6 kg de polluants alimentaires sous forme d’additifs, de colorants et de produits chimiques censés « améliorer » tant la saveur et les couleurs que la durée limite de consommation de nos aliments. S’il est séduisant pour les agriculteurs de récolter vite et beaucoup et pour l’industrie alimentaire de produire à moindre coût, les résultats sur notre santé de ce type de production se révèlent lourds de conséquences. En principe, nous sommes équipés pour éliminer ces polluants extérieurs (appelés xénobiotiques) qui noyautent nos cellules. Pour cela, notre corps appelle à la rescousse ses propres détoxificateurs : l’intestin, le foie et les reins. Mais l’accumulation est telle que parfois nos organes ne suffisent plus. Le cocktail de xénobiotiques s’amoncelle alors et peut devenir cancérigène. On constate, en effet, depuis les années 1960 une augmentation des cancers de 62 % et 30 % d’entre eux seraient dus à une nourriture polluée.

 

Zoom sur les polluants alimentaires

Les polluants qui se comportent comme des hormones

Ce sont essentiellement les métaux lourds (mercure, plomb, aluminium, arsenic…).

  • Pourquoi ils sont dangereux : ils se comportent comme des estrogènes (hormones féminines) ce qui favorise le surpoids et certains cancers hormono-dépendants. Ils s’accumulent aussi aux autres contaminants.
  • Où on les trouve : essentiellement dans l’eau, les amalgames dentaires, les poulets élevés industriellement et les poissons.
  • Pour les éviter : consommer de l’eau pure, des viandes et des poissons bio et faire retirer les amalgames dentaires anciens.

La dioxine

La dioxine est une substance cancérigène issue de la famille des composés aromatiques tricycliques chlorés.

  • Pourquoi elle est dangereuse : elle se comporte comme un agent hormonal qui interagit avec l’ADN et cause toxicité, troubles du système nerveux, de l’immunité, de fertilité et cancer.
  • Où on la trouve : dans les produits animaux riches en graisse, les poissons d’élevage et ceux des mers polluées, le lait.
  • Pour l’éviter : manger moins de protéines animales.

Les PCB

Les polychlorobiphényls sont des dérivés chimiques chlorés. Ce sont des polluants persistants, dits bio-accumulables.

  • Pourquoi ils sont dangereux : ils se cumulent avec la dioxine pour déclencher des cancers et s’accumulent dans les graisses.
  • Où on les trouve : dans les poissons de l’océan, les graisses animales.
  • Pour les éviter : éviter les graisses animales et manger du poisson bio.

Les pesticides

Insecticides, herbicides, fongicides… ce sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques.

  • Pourquoi ils sont dangereux : ils sont à l’origine de cancers, de perturbations du système hormonal et de problèmes de reproduction.
  • Où on les trouve : bien que les pesticides persistants (comme le DDT) aient été bannis depuis une trentaine d’années, on les retrouve encore dans l’environnement ainsi que dans les gras des animaux et les poissons d’élevage. La peau des végétaux, spécialement les espèces racine, contient également un taux important de pesticides.
  • Pour les éviter : manger bio.

Les antibiotiques

  • Pourquoi ils sont dangereux : ils peuvent provoquer des allergies chez les personnes sensibles ainsi qu’une résistance aux microbes.
  • Où on les trouve : surtout dans les aliments d’origine bovine.
  • Pour les éviter : manger bio.

Les nitrates

Polluants, ce sont des résidus de vie végétale, animale et humaine qui entrent dans la composition des engrais chimiques et naturels.

  • Pourquoi ils sont dangereux : transformés en nitrosamines dans le corps, ils sont liés au cancer et modifient, même à faible dose, l’ADN des cellules.
  • Où on les trouve : dans les résidus de lisiers (les engrais se retrouvent dans les eaux fluviales et dans les eaux en bouteille). Mais aussi en additif dans les charcuteries pour changer leur couleur et augmenter la conservation, dans les viandes en conserve, les salaisons, les poissons fumés, les laitages et les produits lyophilisés.
  • Pour les éviter : diminuer les charcuteries et éviter tout produit fumé.

Les mycotoxines

Ce sont des toxines élaborées par diverses espèces de champignons microscopiques.

  • Pourquoi elles sont dangereuses : selon le dosage, elles peuvent être toxiques pour le foie, les reins et aussi le cerveau
  • Où on les trouve : ce sont des moisissures qui colonisent les céréales et les produits alimentaires, y compris les bio. La plus connue est l’aflatoxine qui envahit les cacahuètes.
  • Pour les éviter : difficile.

Quelques conseils pour manger moins pollué

Après cette lecture, on peut sentir son estomac serré et se demander comment et quoi manger… Pas de panique, on trouve encore des aliments dont la contamination reste faible : les protéines animales sans gras ont une contamination basse en dioxine, pesticides et hormones. Au choix : volailles bien élevées (en plein air a minima), œufs, jambon, protéines végétales (céréales + légumineuses) et certains poissons. Diminuer la consommation de produits et de graisses animales (laitages, viande bovine) permet donc de réduire l’accumulation de toxiques.

Les bons poissons
Les poissons ont d’importants bénéfices nutritionnels et il serait dommage de s’en passer.
- Les moins contaminés à consommer sans problème : le haddock, la morue, la sole, la sardine, la truite, le hareng, la perche, le tilapia et les coquillages.
- À consommer plus rarement : le saumon d’élevage, le thon, le requin, l’espadon, le carrelet, le King mackerel.

  • Le bio, bien que non exempt de polluants inéluctables (voisinage avec les cultures non bio), demeure la seule réelle alternative, en particulier dans le cas des protéines animales.
  • Essayez d’éliminer les arômes, conservateurs et additifs de vos menus, tout ce qui est censé donner du « goût »
  • Conduisez-vous dans votre boutique d’alimentation comme dans une bibliothèque : lisez, lisez – même avec une loupe – les étiquettes afin d’y déceler tous les additifs.
  • Enfin, boire de l’eau pure dépourvue de métaux lourds, phosphates et nitrates vendues dans des bouteilles de verre de préférence.

Petit guide conso des végétaux

Les légumes et fruits les moins contaminés par l’environnement sont ceux issus de l’agriculture biologique. Ils sont certes chers mais plus les acheteurs seront nombreux, plus le prix baissera. En attendant définissons les priorités.

  • Les végétaux les moins contaminés qu’il est possible d’acheter dans un circuit courant : asperge, banane, avocat, petits pois, mangue, kiwi, oignon, brocoli, chou-fleur, papaye, ananas.
  • Les plus contaminés, à acheter bio en priorité : pomme, céleri, poivron, cerise, raisin, pêche et nectarine, poire, pommes de terre, épinards, fraises et framboises, tomates, laitue, endive.

Épluchez les légumes s'ils ne sont pas bios, en particulier les racines : radis, navets, carottes… Lavez et brossez soigneusement les légumes bio (on lave toujours les légumes), il n'est par contre par nécessaire de les éplucher, bien au contraire (les nutriments et fibres se trouvent juste sous la peau).

 

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