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L'anxiété soignée par l'alimentation

 

Dans une émission de la BBC, le Dr Rangan Chatterjee améliore significativement la santé mentale d’une jeune femme en changeant son alimentation.

 

Dans cette émission appelée « Un médecin à la maison » (Doctor in the house), une famille invite un médecin généraliste afin qu’il enquête sur un problème de santé, et qu'il y apporte une solution. Ce médecin défend l’idée qu’en changeant certains habitudes de notre mode de vie et notamment notre alimentation, nous pouvons obtenir de réelles améliorations de nos symptômes. Sans pour autant passer par la case médicaments.

 

Une jeune femme en détresse

 

Dans ce nouvel épisode, le Dr Chatterjee se rend dans la famille Gleeson afin d’aider Emma, la mère de famille âgée de 34 ans. Elle souffre d’anxiété, de dépression et d’attaques de panique depuis de nombreuses années. Elle n’était âgée que de 19 ans lorsqu’elle a commencé à souffrir de troubles mentaux. Après un épisode sévère de pneumonie, elle a connu une période de coma et s’est réveillée terrifiée. Elle a alors développé une peur extrême de la mort, augmentant ses crises d’attaque de panique au cours desquelles elle se sent terrifiée et peut se mettre à crier. Ces crises sont sources d’inquiétude et peuvent même se révéler effrayantes pour son entourage.

 

Emma a essayé différents traitements médicamenteux et plusieurs thérapies, sans succès car elle souffrait toujours de 3 à 4 crises de panique par jour.

 

 

Une alimentation à corriger

 

Les choix alimentaires d’Emma étaient déplorables - plats à emporter, sodas, aliments ultratransformés- et c’est sur ce point que le Dr Rangan Chatterjee a souhaité agir. A aucun moment, Emma n’a pensé que sa façon de manger pouvait contribuer à son anxiété et ses crises de panique. Et pourtant c’était le cas. En rencontrant le Dr Rangan Chatterjee, Emma a changé son alimentation et a compris pourquoi certains aliments ont potentiellement un impact négatif sur sa santé mentale.

 

 

Quels conseils le Dr Rangan Chatterjee lui a-t-il donnés ?

 

1.       Réduire la consommation de sucre et d’aliments ultratransformés

 

Le sucre, les aliments qui en contiennent ainsi que les aliments à index glycémique élevé -comme par exemple les céréales du petit déjeuner- provoquent tous une augmentation rapide de la glycémie. Mais après deux ou trois heures, le taux de sucre dans le sang diminue, vous pouvez alors non seulement avoir faim mais également vous sentir moins bien moralement. Une diminution de la glycémie peut entrainer une augmentation des hormones du stress -cortisol et adrénaline. Ce phénomène impacte négativement l’humeur.

 

 

2.       Augmenter les apports en acides gras oméga-3

 

Les graisses oméga-3 sont des nutriments essentiels pour la fonction cérébrale et pourraient protéger contre l’anxiété et d’autres troubles psychiatriques. Les oméga-3 sont présents dans les poissons gras, ce qui explique pourquoi Emma en a augmenté sa consommation. On en trouve aussi sous la forme de précurseurs dans les noix, les graines de lin et de chia, l'huile de colza.

 

3.       Manger plus d’aliments contenant du tryptophane

 

Le tryptophane est un acide aminé essentiel que l’on trouve dans le porc, le poulet, les graines et les noix et qui est un précurseur de la sérotonine, une hormone liée à l’humeur. Il est conseillé de manger les aliments riches en tryptophane avec une source de glucides « saine » comme les patates douces, ce qui permet de transporter plus de tryptophane au cerveau pour synthétiser la sérotonine.  

 

 

4.       Soigner le microbiote intestinal

 

De plus en plus d’études s’intéressent au lien entre notre flore intestinale et notre cerveau. La composition de notre microbiote influence significativement notre humeur. Les fibres prébiotiques présentes dans les légumes et les aliments fermentés (comme la choucroute) aident les bactéries saines à proliférer. Ainsi, il est conseillé d’augmenter sa consommation d’oignons, ail, poireaux, artichauts et légumes crucifères.

 

 

Résultats

 

Désormais Emma achète des aliments frais, cuisine, mange plus de poisson. Elle a également beaucoup diminué sa consommation de sucres. « Je me sens beaucoup mieux et j’ai l’intention de poursuivre dans cette voie » dit-elle.

 

En suivant ces 4 conseils du Dr Rangan Chatterjee, Emma a diminué ses symptômes et se sent mieux. Simplement en apportant des modifications à son alimentation. Les preuves s’accumulent pour démontrer le lien entre alimentation et santé mentale. C’est efficace et dénué d’effets secondaires, contrairement aux anti-dépresseurs.

 

 

Des conseils puisés dans la science

 

Les conseils donnés dans l'émission sont remplis de bon sens et beaucoup d'entre eux ont fait l'objet d'études scientifiques qui leur donnent encore plus de crédibilité. 

 

Une étude a par exemple montré qu’un régime alimentaire à index glycémique élevé est un facteur de risque de dépression chez les femmes ménopausées. Les sucres ajoutés ont un impact particulièrement important sur l’incidence de la dépression. Une autre étude a montré qu’un régime à forte charge glycémique est associé à des symptômes dépressifs plus importants, à plus de problèmes d’humeur et de fatigue par rapport à un régime à faible charge glycémique, et surtout chez les personnes en surpoids et obèses (mais en bonne santé).

 

D’autres études ont montré l’effet bénéfique des aliments fermentés sur le stress, la dépression et l’anxiété. Certains aliments (vin, bière, yaourt, fromage, choucroute, tofu, pain…) sont obtenus par fermentation, un processus qui nécessite des micro-organismes dont certains peuvent être qualifiés de probiotiques. Ces-derniers modifient favorablement l’environnement intestinal qui agit alors positivement sur la santé mentale. On qualifie d’ailleurs ces probiotiques de « psychobiotiques ».

 

 

Quant à la consommation de poisson, son impact sur la santé a fait l’objet de nombreuses études parmi lesquelles une méta-analyse de 26 études qui a trouvé que les plus gros consommateurs de poisson ont un risque de dépression diminué de 17% par rapport à ceux qui en mangent peu. 

 

Si vous souhaitez des conseils personnalisés sur l'alimentation et l'hygiène de vie, je suis à votre disposition. Contactez-moi !

 

En aucun cas les informations et conseils proposés ici ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

 

 

Sources

 

How food can impact mental health on Doctor in the House, 22 mai 2017 on BBC One.

 

Gangwisch JE, Hale L, Garcia L, Malaspina D, Opler MG, Payne ME, Rossom RC, Lane D. High glycemic index diet as a risk factor for depression: analyses from the Women's Health Initiative. Am J Clin Nutr. 2015 Jun 24. pii: ajcn103846. [Epub ahead of print]

 

Breymeyer KL, Lampe JW, McGregor BA, Neuhouser ML. Subjective mood and energy levels of healthy weight and overweight/obese healthy adults on high-and low-glycemic load experimental diets. Appetite. 2016 Aug 6;107:253-259. doi: 10.1016/j.appet.2016.08.008.

 

Hilimire MR, DeVylder JE, Forestell CA. Fermented foods, neuroticism, and social anxiety: An interaction model. Psychiatry Res. 2015 Aug 15;228(2):203-8. doi: 10.1016/j.psychres.2015.04.023. Epub 2015 Apr 28.

 

Eva M Selhub1, Alan C Logan2 and Alison C Bested. Fermented foods, microbiota, and mental health: ancient practice meets nutritional psychiatry. Journal of Physiological Anthropology 2014, 33:2. doi:10.1186/1880-6805-33-2

 

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